“Les investissements qataris sont et resteront bienvenus en France. Nous souhaitons même qu’ils s’amplifient”, a déclaré Nicole Bricq lors d’une rencontre avec la presse. “Les investisseurs qataris sont des investisseurs avisés, des investisseurs à long terme qui accompagnent beaucoup d’entreprises françaises” en y restant “minoritaires” et ne participent pas à la fonction exécutive de ces entreprises, a-t-elle ajouté. “Objectivement, on ne peut rien leur reprocher”, a poursuivi la ministre.
La France accueille environ 10 % des investissements du Qatar à l’étranger. Le Qatar est très présent dans les grandes entreprises françaises avec des participations dans Total (3 %), Vinci (7 %), Lagardère (12 %), Veolia Environnement (5 %), LVMH (1 %) ou Vivendi (3 %). Il possède par ailleurs des hôtels de luxe, le club de football Paris-Saint-Germain (PSG) et a investi dans l’achat de droits télévisés et le marché de l’art.
Ces prises de participation tous azimuts ont suscité de violentes critiques en France, deuxième récipiendaire des investissements du Qatar, derrière le Royaume-Uni (27 %). Une annonce avait également suscité une forte polémique en pleine campagne pour la présidentielle. Le richissime émirat gazier avait évoqué fin 2011 un projet de fonds pour les banlieues françaises doté de 50 millions d’euros, à la suite d’une visite au Qatar d’élus de quartiers en difficulté. Le nouveau gouvernement de gauche a finalement donné son accord, à condition d’y être associé.
Nicole Bricq a indiqué avoir proposé à ses interlocuteurs au Qatar de “constituer un fonds qui nous permette de financer ensemble des opérations à l’export”. Fin novembre, la Caisse des dépôts, groupe public français, et Qatar Holding LLC, émanation du fonds souverain Qatar Investment Authority (QIA), avaient annoncé la création d’un fonds de 300 millions d’euros qui investira dans des PME françaises.