La police et les forces spéciales avaient établi un véritable cordon (des centaines d’hommes, des véhicules blindés) pour isoler le site prévu à l’origine pour la manifestation. Qu’à cela ne tienne, les organisateurs ont prévenu tout le monde par Twitter : il faut maintenant se rendre à Mishref, 20 kilomètres au sud de la capitale.
La police, immédiatement, a fermé la plupart des voies d’accès mais plusieurs milliers de manifestants ont quand même réussi à s’y rendre. C’est la troisième manifestation en deux semaines à réunir autant de monde, et pour la même raison : protester contre un amendement à la loi électorale approuvé il y a deux semaines par l’émir, et qui, selon l’opposition, pourrait aider à manipuler les résultats des élections anticipées du 1er décembre, des élections que presque tous les groupes d’opposition ont déjà promis de boycotter.
Une fois encore, ce dimanche, la police a utilisé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour disperser les manifestants, mais dans le même temps, l’émir a reçu pour la première fois quatre figures de l’opposition. Parmi elles, l’ancien député Mohammad Hayef qui affirme sur son compte Twitter que le chef de l’Etat accepte que la Cour constitutionnelle se prononce sur le fameux amendement.
Rien n’est réglé pour autant, puisqu’en février dernier, lorsque l’opposition a remporté les élections générales, c’est cette même Cour constitutionnelle qui a annulé le vote et réinstallé le Parlement précédent, pro-gouvernemental.