C’est Xue Yinxian qui brise le silence. À 74 ans, cet ancien médecin chef de l’équipe chinoise de gymnastique dans les années quatre-vingt est la première responsable de haut niveau à parler de dopage d’Etat.
Elle contredit ainsi la ligne officielle qui impute les contrôles positifs à des dérives individuelles. Comme la fameuse soupe de tortue de l’entraineur Ma Junren aux Mondiaux d’athlétisme de 1993.
Ce que raconte Xue à la caméra du Sydney Morning Herald va au-delà de ça. En 1978, elle assiste à une réunion où le numéro 1 du sport chinois leur indique que les hormones de croissance et les stéroïdes sont désormais la nouvelle méthode scientifique d’entraînement. La carrure de certaines nageuses des années quatre-vingt-dix laisse peu de place au doute.
Selon la responsable médicale, les athlètes ignoraient la plupart du temps ce qu’on leur injectait. Ceux qui refusaient étaient persécutés.
Depuis, Pékin semble avoir fait le ménage et applique une tolérance zéro. Les athlètes voulant participer aux Jeux de Londres ont été soumis à des tests antidopage, et ils ont du prêter serment devant le drapeau chinois.