Les déclarations du chef de l’Etat birman ont fait l’effet d’une bombe parmi la grande communauté des exilés rohingyas. « Mon grand-père a été secrétaire parlementaire pendant la période démocratique de 1948 à 1962. Et je ne suis pas citoyen birman ! C’est plutôt surprenant pour moi que le président dise que je suis un immigré clandestin ! », s’est ainsi scandalisé Tun Khin, responsable de l’Organisation des birmans rohingyas de Grande-Bretagne.
La position de Then Sein a d’autant plus surpris que, malgré la répression du précédent régime contre les Rohingyas, il avait lancé un vibrant appel à la fin des violences lors des affrontements meurtriers du mois de juin dans l’Etat d’Arakan. Comme beaucoup d’autres membres de sa communauté, Tun Khin estime que le chef de l’Etat birman montre désormais son vrai visage : « Si l’on s’en tient au communiqué du président Then Sein de ce jeudi, son régime a soutenu les violences récentes contre les Rohingyas. Donc Then Sein est responsable de cette tragédie ».
Il y a quelques semaines, Then Sein avait estimé que les violences intercommunautaires dans l’ouest risquaient de déteindre sur le reste du pays. S’il confirme ses propos anti-Rohingyas, c’est lui-même qui risque d’attiser les braises