La condamnation intervient quinze ans après les faits. Une indication de la difficulté à intenter un recours judiciaire contre un personnage aussi puissant politiquement que Sondhi Limthongkul, patron de presse et artisan de la campagne des Chemises jaunes qui ont soutenu le coup d’Etat de 2006 contre le gouvernement de Thaksin Shinawatra.
Mais le vent a tourné. Avec un gouvernement dirigé par Yingluck, la sœur cadette de Thaksin, les juges semblent plus enclins à appliquer le droit contre ce chantre de l’ultra-conservatisme et du monarchisme à outrance.
Sondhi a été condamné à 85 ans de prison pour avoir falsifié des documents officiels de son groupe de presse afin de pouvoir obtenir un prêt de 250 000 euros durant la crise financière de 1997. Sa peine a finalement été réduite au maximum de 20 ans prévu par la loi boursière.
En Thaïlande, les tribunaux sont de plus en plus influencés par le climat politique depuis le début du gouvernement Thaksin en 2001. Cette condamnation contre le principal ennemi de l’ancien Premier ministre confirme cette tendance.