Le pétrolier Enrica Lexie avait chargé 58 000 tonnes de brut à Singapour et il faisait route pour l’Egypte. Il naviguait mercredi dernier à 30 milles du port de Koram dans le sud de l’Inde, quand l’équipage a affirmé qu’un bateau, s’approchant de trop près avec une attitude hostile, ne répondait pas aux signaux d’avertissement.
Le capitaine du bâtiment a cru à une attaque de pirates, fréquente dans cette région. Les gardes armés du pétrolier ont ouvert le feu sans autre forme de procès. Bilan : deux morts, deux pêcheurs de thon indiens, âgés respectivement de 21 et 50 ans.
L’incident est révélateur. L’équipe de protection embarquée sur le pétrolier était constituée de membres des forces spéciales de la marine italienne. De plus en plus de compagnies de navigation font appel à des gardes de sociétés privées ou des militaires pour se protéger des opérations d’abordages de pirates, qui agissent notamment au large des côtes somaliennes.
Mais pour les autorités indiennes, l’incident aurait pu être évité si les gardes de sécurité italiens avaient fait preuve de retenue. Des enquêtes ont été ouvertes en parallèle en Inde et en Italie et une délégation d’experts envoyés par Rome est arrivée dimanche matin à New Delhi. Aucun accord n’a pour l’instant été trouvé.