Tout a commencé le 6 février dernier. La direction de Tai Yi, une entreprise chinoise qui fabrique des chaussures, refuse de payer les cinq jours de congés pour la nouvelle année à ses employés. Pour ces derniers, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase car depuis plusieurs mois ils réclamaient une augmentation à leur maigre salaire qui avoisinait l’équivalent de 53 centimes d’euros pour une journée de 12 heures.
Les 2 000 ouvriers birmans se mettent donc en grève début février, malgré les pressions de la direction et de la police locale. Finalement, jeudi dernier, surprise : les travailleurs se voient accorder une hausse de 8 centimes d’euro par heure.
Cela peut paraître peu, mais là-bas c’est tout un symbole. Il y a un an, cela aurait été impensable. Pour la simple et bonne raison que le président Thein Sein a légalisé les syndicats et le droit de grève seulement en octobre dernier. Un geste qui s’inscrit dans la vague d’ouverture des autorités birmanes de ces derniers mois.
A noter que l’histoire n’est peut-être pas tout à fait finie dans l’usine de Tai Yi. Certains ouvriers ont fait savoir qu’ils protestaient toujours contre le système de bonus, réservé à ceux qui ne ratent aucune des 26 journées de travail par mois