Au Népal, le Premier ministre maoïste critiqué par son parti

Au Népal, l’Assemblée constituante élue en 2008 est sur le point de manquer l’échéance pour la rédaction d’une nouvelle Constitution, pourtant déjà repoussée à trois reprises. Parallèlement, le processus de paix continue de piétiner. Alors que les anciens rebelles maoïstes, qui dirigent la coalition au pouvoir, s’étaient engagés à rendre à leurs propriétaires les terrains qu’ils avaient saisis pendant la guerre civile à la date du 24 novembre, pas le moindre lopin n’a ainsi été restitué pour l’instant. Et tout indique qu’un tel scénario est encore loin de devenir réalité.

 

Arrivé au pouvoir fin août, le nouveau Premier ministre népalais Baburam Bhattarai, numéro deux de l’ancienne guérilla maoïste, s’était formellement engagé à restituer les milliers d’hectares de terrains cultivables que son mouvement avait confisqués pendant la guerre civile, entre 1996 et 2006 afin de les redistribuer aux petits paysans.

Un accord avait ainsi été signé avec l’opposition stipulant que ces terrains seraient rendus à leur propriétaire avant le 23 novembre. Or, à ce jour, la procédure n’a même pas été enclenchée, et tout indique que la situation n’est pas prête d’évoluer.

« Une grande partie de notre mouvement, notamment nos organisations paysannes et les responsables locaux dans les districts, ont décidé qu’ils ne rendraient pas ces terrain. », explique un membre du comité central du Parti communiste unifié du Népal-Maoïste (UCPN-M).

Un discours pour le moins révélateur des dissensions au sein du mouvement. Devenu pragmatique depuis qu’il est au gouvernement Baburam Bhattarai est, en effet, de plus en plus considéré comme un traitre par les membres de son propre parti, au point que certains commencent à se demander s’il a encore la moindre emprise sur ses anciens camarades de maquis.

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