Les difficultés de paiement des crédits contractés et le surendettement des producteurs, l’éloignement des services financiers des bénéficiaires, des formalités d’accès au crédit trop contraignantes, voilà quelques uns des maux minant le secteur agricole béninois auxquels le gouvernement tentera d’apporter une solution par la création d’une banque nationale du développement agricole. Dans son entretien accordé à l’agence Xinhua, le Dr Idrissou Touré Yacoubou (photo), directeur de cabinet du ministère béninois de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche a insisté sur la principale mission de cette nouvelle institution qui sera « le financement des groupements, particuliers et surtout les entreprises du secteur agricole.»
Il faut dire que le contexte agricole béninois constitue aujourd’hui un terrain favorable à l’éclosion d’une telle initiative. En effet, sur 11 millions d’hectares, un peu moins de 60% sont aptes à l’agriculture. Cette superficie est répartie entre environ 550 000 exploitations dont 34% couvrent moins d’un hectare et 25% plus de 5 hectares. Pour remplir sa mission la Banque devra s’attacher à l’établissement et l’accroissement de ses parts de marché en ressources et en emplois, au renforcement de ses fonds propres, au développement du partenariat avec les structures financières et projets intervenant dans le secteur agricole. Des défis qui passeront forcément par l’établissement d’un partenariat solide entre le secteur public et le secteur privé ainsi qu’une ouverture vers les institutions de développement.
Ce projet s’il aboutissait constituerait certainement une réelle avancée pour le monde agricole dans un pays où Idrissou Touré Yacoubou reconnaît que « la situation actuelle du financement du secteur agricole reste marquée par les difficultés »