Le Caire lance un SOS à la communauté internationale. En pleine transition postrévolutionnaire, l’ Égypte a formellement demandé ce jeudi au FMI de lui accorder un prêt de 4,8 milliards de dollars, à l’occasion de la visite de Christine Lagarde au pays des pharaons, un montant supérieur aux 3,2 milliards initialement envisagés. «L’Égypte fait face à des enjeux considérables, y compris le besoin de relancer la croissance et de réduire les déficits budgétaires et de la balance des paiements», a indiqué la patronne du Fonds monétaire international, en précisant que son institution se «tenait prête à aider» le pays.
Avec plus de 80 millions d’habitants, l’Égypte est le pays le plus peuplé du monde arabe. Depuis la chute de Moubarak en février 2011, l’incertitude politique et l’instabilité sociale ont provoqué un effondrement des investissements étrangers, une aggravation du déficit budgétaire – plus de 22 milliards de dollars selon le gouvernement – ainsi qu’une fonte de ses réserves en devise, passée selon les experts de 36 milliards début 2011 à environ 15 milliards aujourd’hui. Le très lucratif secteur du tourisme, qui emploie près de 10 % de la population, fait également grise mine.
Selon Alia Moubayed, économiste chez Barclays, «une aide du FMI permettrait à la fois de rassurer les investisseurs étrangers et de redonner confiance aux industriels locaux afin d’éviter un scénario catastrophe». Pour elle, le programme de réformes négocié entre le FMI et l’Égypte, dont les détails n’ont pas encore été abordés, «devra s’attaquer à trois dossiers clés»: la réorganisation du système de subventions, dont celui de l’essence, qui a coûté à l’État 7 % du PIB, l’amélioration du système d’imposition fiscal en introduisant la TVA à court et moyen terme et une meilleure flexibilité du taux de change face aux pressions du marché.