“Les forces de l’ordre étaient là et nous ont dit qu’elles n’avaient reçu aucun ordre pour intervenir. J’ai eu peur, je ne suis pas Superman. J’étais là pour faire passer une bonne soirée et rire et pas pour me battre”, a-t-il ajouté, affirmant que l’imam de la ville avait appelé à empêcher le spectacle, accusant M. Abdelli d’offense à l’islam.
“Ce genre d’agissements constitue une atteinte à la liberté d’expression et une menace dangereuse pour le droit à la culture“, a réagi le ministère de la culture, précisant que “ses services compétents se sont pourvus en justice“.
“ATTEINTES AU SACRÉ”
Le parti islamiste Ennahda, qui dirige la coalition au pouvoir en Tunisie, a condamné cette attaque, mais l’opposition estime qu’il manque toujours de fermeté à l’égard des militants fondamentalistes.
En juin, des salafistes avaient déjà attaqué une exposition d’art dans la banlieue de Tunis la jugeant insultante pour l’islam, provoquant des violences dans plusieurs régions et l’instauration d’un couvre-feu. A la même époque, deux hommes étaient condamnés à de lourdes peines de prison pour trouble à l’ordre public et atteinte à la morale après avoir publié sur Facebook des caricatures du prophète Mahomet.
Un projet de loi défendu par Ennahda prévoit des peines de prison ferme pour “les atteintes au sacré”, au grand dam des nombreuses ONG et partis d’opposition.