Accusé, à tort selon lui, de soutenir les rebelles congolais du M23, le Rwanda survivra aisément au gel de l’aide militaire américaine : 200 000 dollars, soit 160 000 euros. Mais la situation pourrait devenir délicate si de nombreux pays suivaient l’exemple des États-Unis : 46 % du budget présenté en juin provient en effet de donneurs étrangers. Or, le 26 juillet, les Pays-Bas ont annoncé la suspension de leur aide budgétaire. « Cela ne concerne que la première tranche trimestrielle de 5 millions d’euros, et ils ont de toute façon jusqu’au mois de septembre pour la verser », minimise-t-on au ministère des Finances, à Kigali. Problème : le même jour, le Royaume-Uni, premier contributeur bilatéral, a annoncé une décision similaire. Il devait verser 18 millions de livres (23 millions d’euros) avant le mois de septembre – sur un total de 36 millions.
Quant à la Banque africaine de développement (BAD), elle a reporté au mois de septembre, sous la pression de l’Inde et des pays scandinaves qui siègent à son conseil d’administration, la décision qui aurait dû être prise à la mi-juillet de verser 38,9 millions de dollars. Autant de « décisions hâtives fondées sur des preuves hasardeuses », selon la ministre rwandaise des Affaires étrangères.