L’INS Vikrant, un bâtiment de 40.000 tonnes, entrera en service en 2018 une fois une batterie de tests effectués. Il marque l’entrée de l’Inde dans le club restreint des pays qui conçoivent et construisent leurs porte-avions, avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie et la France.
Le programme a coûté quelque 5 milliards de dollars et accumulé deux années de retard.
Mais c’est une étape remarquable, a déclaré le ministre de la Défense A.K. Antony, qui assistait à la présentation du porte-avions dans le port de Cochin (sud). C’est le premier pas d’un long voyage, et un premier pas important.
Selon les analystes, l’Inde cherche à répondre à l’influence grandissante de l’autre puissance émergente asiatique, la Chine, en modernisant son arsenal.
La porte-avions va être déployé dans la région de l’Océan indien, où les intérêts commerciaux et économiques du monde convergent. L’Inde garde en tête les capacités de la Chine, estime Rahul Bedi, expert au sein de la revue de défense Jane’s.
New Delhi investit des milliards de dollars dans la modernisation de son équipement militaire. Selon le cabinet KPMG, le pays va dépenser 112 milliards de dollars dans l’armement de 2010 à 2016.
Samedi, le gouvernement a annoncé que le premier sous-marin nucléaire bâti en Inde était prêt pour des essais.
Le Premier ministre Manmohan Singh a déclaré être ravi d’apprendre que le réacteur à propulsion nucléaire à bord de l’INS Arihant, le premier à avoir été construit en Inde, est en état de fonctionnement.
Tous ces programmes ont pour objet de projeter la puissance de l’Inde, en extension de sa diplomatie, a ajouté l’analyste de Jane’s.
Le bâtiment présenté lundi va renforcer la crédibilité de l’Inde mais il ne changera pas l’équilibre des forces avec la Chine, selon C. Uday Bhaskar, un ancien officer de la Marine et ancien directeur de la Fondation maritime nationale.
L’expertise de la Chine en matière nucléaire et de capacité de construction maritime est supérieure à celle de l’Inde, a-t-il ajouté auprès de l’AFP.