« Nous avons une certaine influence et des contacts avec les talibans en Afghanistan, mais nous ne les contrôlons pas ». Voilà en substance ce qu’a déclaré le ministre des Affaires étrangères pakistanais, lors de sa visite dans la capitale afghane ce dimanche. A Kaboul, Sartaj Aziz a cherché à apaiser les relations entre les deux voisins après que les autorités afghanes ont accusé Islamabad à plusieurs reprises ces dernières semaines de soutenir les insurgés talibans.
Ce regain de tensions surgit alors que des élections sont programmées en avril en Afghanistan. C’est dans cette perspective que les talibans ont ouvert à la mi-juin – avant de le refermer un mois plus tard – un bureau politique à Doha, la capitale du Qatar. Cette initiative a provoqué la colère de Kaboul, qui refuse l’idée de partager le pouvoir avec les rebelles islamistes et qui a notamment vu derrière cette manœuvre la main du Pakistan.
A l’occasion de la visite du représentant pakistanais, Hamid Karzaï, le président afghan, a été officiellement invité à prendre l’avion pour rencontrer le nouveau Premier ministre Nawaz Sharif, en poste depuis juin dernier.
Une manière de souligner la bonne volonté affichée par Islamabad de ne pas s’immiscer directement dans les affaires afghanes. Il assume cependant, à quelques mois du départ des troupes de l’Otan, le rôle d’interlocuteur incontournable d’un éventuel processus de paix dans ce pays en guerre depuis près de douze ans