“Nous nous attendons à ce que la demande d’acier dans l’Eurozone diminue entre 0,5 % et 1,5 % au cours de l’année”, a-t-il expliqué lors de l’assemblée générale des actionnaires du numéro un mondial de la sidérurgie, tenue à son siège de Luxembourg.
Face à ces perspectives, un actionnaire l’a interrogé sur la fermeture d’autres sites en Europe, après la fermeture des hauts-fourneaux lorrains de Florange, commencée fin avril, et celle de lignes de transformation de l’acier à Liège. M. Mittal, dont le groupe publie vendredi ses résultats au premier trimestre, a répondu que “la question est plutôt de savoir comment rendre les activités existantes plus rentables” en Europe.
Il s’est adressé dans la foulée aux autorités européennes pour demander des réductions du coût du travail et de l’énergie. “Il faut un programme clair pour l’amélioration des prix de l’énergie en Europe qui sont très élevés”, a-t-il insisté, après avoir souligné que la “réduction des coûts faisait partie de l’ADN du groupe”.
M. Mittal a tenu a rassurer les actionnaires sur la politique de désendettement du groupe, dont le passif s’élevait à 21,8 milliards de dollars à fin 2012. Il prévoit de le réduire à 17 milliards à mi-2013 et à 15 milliards “à moyen terme”.
ArcelorMittal emploie quelque 98 000 personnes en Europe, dont 20 000 en France. Le groupe s’est d’ailleurs engagé dans un nouveau programme de réduction des coûts de l’ordre de 3 milliards de dollars d’ici à 2015. Début février, il s’est engagé auprès du commissaire européen chargé de l’industrie à ne pas procéder à de nouvelles restructurations en Europe d’ici la présentation d’un plan d’action européen pour l’acier, attendue pour l’été.
Pour faire face à la “récession” européenne, M. Mittal compte sur la croissance des marchés émergents pour redresser la barre cette année, avec une hausse de demande de l’acier attendue de 3,5 % à 4,5 % en Chine et de 3 % à 4 % au Brésil. Aux Etats-Unis, où la demande d’acier pourrait croître de 3 % cette année sous l’impulsion de la reprise des secteurs de l’automobile et de la construction, le marché se montre “prudent”, a-t-il reconnu.
Des indicateurs inquiétants pour l’acier
Pour le PDG, dont le groupe a essuyé en 2012 une perte nette colossale de 3,7 milliards de dollars, les indicateurs en ce début d’année ne sont pas encourageants : “Ils sont moins bons qu’il y a un an”, a-t-il admis, rappelant que la demande d’acier avait chuté de 9 % en 2012 en Europe. “Nous pensons que la contraction va se poursuivre et que la zone euro va rester en récession en 2013”, a affirmé M. Mittal, répétant que la demande a chuté de 30 % depuis 2008 et que les perspectives ne laissent pas entrevoir de retour aux niveaux d’avant-crise dans un futur proche.