C’est ce que le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, appelle le retour du confessionnalisme. Des violences interreligieuses qu’a déjà connues l’Irak en 2006 et 2007. Mais cette fois, selon le Premier ministre, ce n’est pas une coïncidence : le conflit actuel est provoqué de l’extérieur. Il déborde de la Syrie.
« Le confessionnalisme est un mal, qui n’a pas besoin d’autorisation pour passer d’un pays à un autre ». Nouri al-Maliki donne le ton. Même s’il ne cite pas l’exemple syrien, il y fait directement allusion.
En Syrie, le conflit sanglant oppose le clan el-Assad, membre de la minorité alaouite issue du chiisme aux troupes rebelles en majorité sunnites. Pour Nouri al-Maliki, ce n’est pas une coïncidence qu’il y ait aujourd’hui ce même problème en Irak. Il y voit plutôt une contagion calculée et planifiée.
Le Premier ministre irakien met en garde : « Le retour du confessionnalisme emportera tout le monde et personne n’y survivra ». Et présage du pire, « la division et le déchirement de l’Irak ».
Dans le camp adverse, les sunnites lui reprochent justement cette tendance à agiter en permanence le spectre d’une guerre civile. Ils disent d’ailleurs vouloir combattre jusqu’au bout. Pour les chefs des tribus sunnites, il n’est pas question de déposer les armes avant d’avoir renversé le gouvernement du chiite Nouri Al Maliki.
L’Irak, où les chiites sont majoritaires (environ 60% de la population), est formé de multiples ethnies et religions et a déjà payé un lourd tribut lors d’affrontements confessionnels en 2006 et 2007, après l’invasion en 2003 du pays par les troupes américaines qui s’en sont retirées fin 2011