Il y avait le rêve américain, il y aura désormais le rêve chinois. Comme à la messe, les presque 3 000 députés rassemblés au Grand palais du peuple à Pékin se sont levés pour accueillir le nouveau président chinois avant de se rassoir au son de la cloche.
Debout à la tribune pendant près de 25 minutes, Xi Jinping, 59 ans, a cherché à incarner l’émergence d’une nouvelle Chine. « Nous devons tous faire des efforts afin de poursuivre la grande renaissance de la nation chinoise et du rêve chinois », a affirmé le nouveau président qui a pris officiellement ses fonctions à l’occasion de la session parlementaire.
« Nous avons jamais été aussi proches de la renaissance de la nation chinoise dans l’histoire moderne et je suis sûr que nous accomplirons notre objectif » avait-il déjà déclaré lors de sa nomination au poste de secrétaire général du Parti communiste chinois en novembre dernier.
En promouvant une Chine forte, rassemblée dans la stabilité, Xi Jinping ne se démarque pas de son prédécesseur Hu Jintao, lui aussi applaudi debout avant le début du discours. La Chine doit réunir « ses forces pour être prête à gagner des batailles, a poursuivi le nouveau numéro un chinois, en protégeant fermement la souveraineté et les intérêts nationaux du pays ».
Ces propos étaient destinés à flatter le patriotisme de l’opinion alors que depuis plusieurs semaines maintenant, les télévisions chinoises mettent en garde contre la possibilité d’un conflit avec le Japon autour des îles Diaoyu/Senkaku, en mer de Chine orientale. Une affirmation immédiatement suivit du mot « heping » ( la paix ), prononcé au moins cinq fois devant le parterre des ambassadeurs