« Le Pakistan brûle et saigne », titre ce samedi 22 septembre le quotidien Daily Times au lendemain des manifestations meurtrières qui ont secoué le pays. Les journaux anglophones condamnent la décision du gouvernement qui a fait de vendredi 21 septembre un jour férié, et poussé la population à manifester.
Pour l’Express tribune, autre quotidien en anglais, en déclarant vendredi un jour de protestation, le gouvernement « a cédé aux extrémistes la possibilité d’exprimer l’indignation de la population » face au film amateur américain jugé blasphématoire.
On estime à 45 000 le nombre de manifestants qui se sont mobilisés dans les rues vendredi. Pour la plupart, ce sont les partisans de mouvements très conservateurs mais aussi parfois, des membres de partis jihadistes pourtant interdits au Pakistan.
A l’échelle du pays qui compte 180 millions d’habitants, la mobilisation reste bien faible, mais cela n’a pas empêché les débordements violents, en particulier à Karachi la mégalopole du sud du pays et à Peshawar, la grande ville du nord-ouest à proximité de la frontière afghane.
Les mêmes scènes se sont reproduites dans les grandes villes, les protestataires ont détruits des commerces et des voitures, brûlé des cinémas et jeté des pierres sur la police. De leur côté, les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes et tiré en l’air des balles réelles.
La journée qui était censée être dédiée à l’amour du prophète vendredi au Pakistan, s’est soldée par une journée consacrée à la violence des sentiments anti-américains qui font rage dans le pays.