Les Israéliens agitent de nouveau la menace d’une intervention militaire en Iran. A moins de deux mois des élections américaines, tout l’art des diplomates à Vienne consistera donc à donner l’impression que la communauté internationale est unie et maintient la pression sur une République islamique, de plus en plus isolée.
En fin de semaine dernière, Herman Nackaerts, le chef des inspecteurs de l’Agence, a présenté aux délégations l’état d’avancement du programme nucléaire militaire clandestin iranien. L’ambassadeur iranien Ali Ashgar Soltanieh a demandé à l’AIEA de publier les documents fournis par les renseignements américains sur lesquels elle se base pour « dénoncer la course à la bombe iranienne ». L’AIEA a refusé.
Depuis quelques jours, Washington mène une offensive auprès de Vladimir Poutine pour que le Kremlin accepte l’idée du vote d’une résolution. Les Occidentaux font valoir qu’il faut, face à l’Iran, présenter un front uni. Afin de convaincre Russes et Chinois, ils avancent des arguments.
En novembre dernier tout le monde avait voté, disent-ils, en faveur d’une résolution qui appelait l’Iran à mieux coopérer avec l’AIEA. Or, selon un ambassadeur européen en poste à Vienne, « l’agence a fourni depuis un travail énorme et l’Iran n’a rien fait », Russes et Chinois ne peuvent pas nier cette réalité.
Ne pas condamner l’Iran par une nouvelle résolution serait donc fournir une preuve d’incohérence inopportune selon eux. Une preuve qui permettrait au gouvernement israélien de justifier une attaque. Or apparemment, ni les Russes ni les Américains ne la souhaitent.