Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
Une foule en colère s’est réunie pour demander que la petite Rimsha, accusée d’avoir brûlée des pages du Coran, soit punie.
La jeune chrétienne qui aurait entre 11 et 12 ans est atteinte de trisomie 21. Elle a été placée en garde à vue par la police dans la capitale et devrait comparaître à la fin du mois. De nombreux chrétiens qui vivaient dans son quartier ont choisi de quitter leur maison de peur des représailles.
Les chrétiens qui constituent environ 2% de la population pakistanaise majoritairement musulmane redoutent la loi sur le blasphème. Une loi dénoncée par les organisations des droits de l’homme et qui punit de mort quiconque est accusé d’avoir insulté le prophète et de prison à perpétuité ceux qui profanent le Coran.
Les minorités religieuses s’insurgent contre les fausses accusations de blasphème. Mais elles ne sont pas les seules victimes de cette loi. Tous ceux qui osent la dénoncer prennent aussi le risque de se voir menacer par les radicaux.
En janvier 2011, le gouverneur du Penjab, l’une des grandes figures de l’Etat, avait été assassiné par son propre garde du corps pour avoir questionné la légitimité de la loi. De même les parlementaires qui ont proposé un amendement du texte législatif se sont vus menacés de mort.
Depuis la création du pays en 1947, les autorités pakistanaises qui utilisent l’islam pour conforter leur pouvoir sont soumises à la pression des extrémistes. Le sort de la petite Rimsha, pourtant déficiente mentale, est donc très préoccupant.