C’est le cas chaque année lors du mois saint musulman, les séparatistes augmentent la cadence de leurs attaques dans les trois provinces de l’extrême sud : Yala, Pattani et Narathiwat. Celles-ci ont été formellement rattachées au royaume de Thaïlande au début du XXe siècle et sont peuplées à 80% de Malais musulmans.
Les violences séparatistes s’étaient de nouveau enflammées en janvier 2004 après plus d’une décennie de relatif apaisement. Depuis, plus de 5 000 personnes ont été tuées dans un contexte où confrontations inter-ethniques et inter-religieuses se mêlent aux trafics transfrontaliers de tout type entre Malaisie et Thaïlande.
Malgré ce bilan dramatique, le gouvernement de Yingluck Shinawatra semble ne pas se soucier de cette dérive. Depuis un an qu’elle est à la tête du pays, elle ne s’est jamais rendue dans le sud. Elle a récemment expliqué qu’elle pouvait très bien transmettre ses ordres grâce aux technologies modernes et qu’elle ne descendrait dans la région que si cela était utile. Concrètement, le gouvernement civil a délégué totalement la gestion des trois provinces aux militaires. Ceux-ci ont déployé 50 000 hommes dans la zone et disposent d’un budget annuel de plus de 30 millions d’euros.