Taur Matan Ruak, c’est un nouveau venu en politique, son vrai métier, c’est la guerre. Il fut l’une des figures de la lutte armée pendant l’occupation du Timor par l’Indonésie et bénéficie toujours d’une popularité stratosphérique. Mais pas question de raviver les blessures du passé.
Dans son discours d’investiture, le nouveau président de la République timorais résume en quelques mots son projet politique : mobiliser les énergies, non plus pour se défendre contre l’ennemi, mais pour créer de l’emploi. Car malgré la présence des Nations unies dans le pays depuis 1999, le Timor reste l’une des nations les plus pauvres d’Asie, victime d’un chômage endémique, sans secteur privé et qui n’attire pratiquement aucun investissement étranger.
Autre défi, dit-il, réduire la dépendance au pétrole, sur lequel reposent aujourd’hui plus de 90% des ressources nationales, soit une cagnotte de 7 milliards d’euros. L’Etat est riche, mais il est faible : quatre Timorais sur dix vivent encore sous le seuil de pauvreté