La commission parlementaire ne s’est pas contentée d’exiger des excuses des Etats-Unis, elle a également recommandé que soient instaurées des taxes supplémentaires pour les convois de l’Otan qui traversent le pays pour ravitailler les soldats étrangers en Afghanistan. Mais, surtout, elle a demandé que cessent les attaques de drones sur les zones tribales.
Même si les autorités pakistanaises sont soupçonnées d’avoir passé un accord tacite avec Washington pour autoriser ces tirs aériens, les frappes aériennes sont généralement mal perçues par la population qui y voit une atteinte à sa souveraineté nationale. Et ce d’autant que les relations entre Washington et Islamabad sont au plus bas, notamment depuis la bavure de l’Otan qui a coûté fin novembre la vie à 24 soldats pakistanais. Depuis le pays a fermé son territoire aux convois de l’OTAN, et les relations très tendues entres les deux alliés dans la guerre contre le terrorisme, handicapent fortement la coopération.
La semaine prochaine, il y a de fortes chances que les parlementaires approuvent les recommandations de la commission lorsqu’ils voteront une résolution. Mais il faut noter que ce n’est pas la première fois que le Parlement demande la suspension des attaques de drones et même si c’est un gouvernement civil qui a été élu en 2008, l’armée reste le pouvoir fort au Pakistan. Pour les analystes, il en fait donc pas de doute que ce seront les militaires qui, au final, décideront de la politique à mener en matière de sécurité.