Connu pour l’originalité de ses costumes, de ses chapeaux, pour son monocle et le taxi londonien dans lequel il allait à la rencontre de ses 120 000 sujets, Siao-Si Tupo V n’a finalement régné que quatre ans sur la poignée de confettis, perdus dans le Pacifique sud, du Royaume des Tonga. Situé à deux mille kilomètres au nord-est de la Nouvelle-Zélande, son petit royaume polynésien (748 km²) est néanmoins l’héritage d’une longue dynastie, dont les racines se perdent aux origines de son peuplement, il y a trois mille ans.
Ce dimanche le dernier royaume de la région était en deuil de celui qui a introduit la démocratie parlementaire sur l’archipel. Sous son règne, le Tonga devient en effet une monarchie constitutionnelle. A la mort de son père, en 2006, Siao-Si Tupo V doit faire face à des émeutes pro-démocratiques. En réponse, à la veille de son couronnement, il annonce qu’il renonce à l’essentiel de ses pouvoirs, il déclare qu’il se conformerait désormais aux recommandations de son Premier ministre et, en 2010, il organise des élections législatives.
On retiendra aussi que c’est sous son règne que les rugbymen français ont connu leur plus incroyable défaite face à un XV tonguien survolté, l’année dernière à Wellington, sur un score de 19 à 14