La mission de Shuja Pasha qui dirige les puissants services de renseignements pakistanais l’ISI depuis septembre 2008, prendra fin comme prévu le 18 mars prochain. Mais ce mandat aura été pour le moins mouvementé, tant les services secrets pakistanais auront été sous le feu des critiques.
Peu de temps après la nomination de Shuja Pasha à la tête de l’ISI ont lieu les attaques de Bombay. New Dehli mettra alors très clairement en cause l’agence de renseignement pakistanaise qu’elle accuse de soutenir le groupe jihadiste responsable des violences et basé au Pakistan. Les deux puissances nucléaires de l’Asie du Sud rompent alors toute forme de dialogue pendant plusieurs années. Mais le mandat de l’actuel directeur de l’ISI aura surtout été marqué par l’affaire ben Laden qui a induit une profonde détérioration des relations avec les Etats-Unis.
Le 2 mai dernier, avec l’opération secrète américaine qui a conduit à la mort du fondateur d’al-Qaïda, l’ISI a été accusée par les critiques internationales tour a tour d’être incompétente ou complice, sans pour autant aucune preuve pour l’instant. Avec cette épisode embarrassant pour les Pakistanais, l’agence de renseignement qui a soutenu le mouvement taliban dans les années quatre-vingt-dix et qui est soupçonné de toujours entretenir des liens avec certains groupes islamistes n’a pas, loin s’en faut, amélioré sa réputation.
L’une des principales taches du successeur de Shuja Pasha va consister à recadrer les relations entre Islamabad et Washington, aujourd’hui quasiment au point mort.