Il faudra plus que des bulldozers ou des pelleteuses pour faire oublier au monde que le Pakistan a abrité l’homme le plus recherché de la planète, Oussama ben Laden pendant plusieurs années. C’est à Abbotabad, à deux heures de la capitale et à proximité de l’Accadémie militaire qui a formé tous les grands généraux du pays que le numéro un d’al-Qaïda avait trouvé refuge.
Au mois de mai 2011, les Américains y ont mené un raid secret qui a abouti à la mort d’Oussama ben Laden. Une opération qui a valu aux Pakistanais une profonde humiliation. Et de vives critiques de la communauté internationales, car de nombreuses questions sont toujours aujourd’hui sans réponse. En particulier celle des complicités à l’intérieur du pays. Comment est-il possible que l’ennemi numéro un des Etats-Unis ait pu se cacher impunément dans une ville garnison étroitement surveillée sans éveiller aucun soupçon ? De quel soutien le réseau terroriste a-t-il bénéficié ?
Autant de questions embarrassantes qu’Islamabad aimerait aujourd’hui de faire disparaître sous les gravats de la dernière demeure du fondateur d’Al-Qaïda. Une chose est sûre en revanche : depuis le mois de mai dernier les relations entre les Etats-Unis et le Pakistan, alliés obligés dans la guerre contre le terrorisme, sont au plus bas et la coopération sévèrement mise à mal.