C’est une déception pour les parents d’élèves de Pékin, Shanghai, Chongqing, Tianjin et des plus grandes agglomérations du pays. Introduit dans les années 50, le système du « Hukou » enregistre chaque citoyen en fonction de son origine géographique : paysan, citadin… Et les possibilités de changement sont extrêmement limitées. Or depuis l’ouverture de la Chine, plus de 250 millions de travailleurs ont quitté les campagnes pour construire les villes. Le permis de résidence devient alors discriminant puisqu’il limite l’accès aux services sociaux et à l’éducation pour les enfants de ces migrants. 13 journaux avaient ainsi publié en mars 2010 un éditorial commun réclamant son abolition.
Les propositions faites par le Conseil des affaires d’Etat proposent d’accorder un permis de résidence aux personnes qui ont un travail stable depuis au moins trois ans et un logement dans les villes moyennes. Les optimistes considèrent que le verre est désormais à moitié plein : « C’est la première fois que le système de Hukou est si ouvert en Chine » affirme ainsi Duan Chengrong, directeur des études démographiques à l’Université du peuple à Pékin. Pour d’autres au contraire le verre est encore à moitié vide. « La porte est entre-ouverte mais elle est toujours là » estime Yuan Chongfa. Pour le vice-directeur de l’Institut de recherche et de développement sur la ville, « les paysans ouvriers peuvent désormais s’installer dans les villes, mais ce ne sont pas les grandes villes dont ils rêvent puisqu’il s’agit d’agglomérations de deuxième rang. » Pour le Quotidien du Peuple, il n’est cependant pas possible de forcer les personnes qui ont migré en ville d’abandonner leurs terres en échange du statut de citadin donnant droit à la protection sociale.