L’OTAN tue par erreur huit enfants afghans en Kapisa

Les forces de l’OTAN en Afghanistan ont reconnu, mercredi 15 février, qu’elles avaient tué par erreur huit enfants au cours d’un bombardement aérien la semaine dernière dans la province de la Kapisa. Cette annonce a provoqué la colère du président afghan, Hamid Karzaï, au moment où un rapport des Nations unies met en évidence la hausse continue du nombre de victimes civiles depuis cinq ans.

 

Les victimes semblaient porter des armes et se déplaçaient de manière jugée menaçante, ce qui a poussé les éléments de l’ISAF à demander un soutien aérien, a expliqué le militaire. “L’avion a lâché deux bombes sur le groupe qu’on pensait être sur le point de menacer nos hommes… Finalement, huit jeunes Afghans ont perdu la vie dans cet événement tragique”, a déclaré le général Lewis Boone, directeur de la communication de la Force internationale d’assistance et de sécurité (ISAF), ajoutant qu’il ignorait si les victimes étaient ou non des rebelles talibans, qui combattent les forces afghanes et de l’OTAN dans la région.

D’après Mohammad Tahir Safi, parlementaire de la Kapisa et membre d’une délégation dépêchée sur place par M. Karzaï, les enfants morts avaient entre six et quatorze ans, à l’exception de l’un d’entre eux, âgé de 18 à 20 ans.

“Il s’agissait de jeunes Afghans (…) de taille adulte, athlétiques, forts” et qui “marchaient dans la vallée”, a expliqué de son côté Mike Wigston, le commandant des opérations aériennes de l’ISAF, au cours d’une conférence de presse. “Selon nous, c’étaient des adolescents d’environ 15-16 ans, dont l’un plus âgé”, a-t-il ajouté. “Ils n’ont pas été bombardés parce que nous pensions qu’ils étaient des talibans, des insurgés ou des trafiquants. Ils l’ont été car nous pensions qu’ils représentaient une menace”, a affirmé l’officier de l’ISAF.

“Leur taille n’est pas le seul facteur. Il y a aussi le fait qu’ils transportaient [des armes], la manière dont ils se déplaçaient, dont ils se regroupaient, l’endroit où ils se trouvaient quand les troupes [afghanes et de l’ISAF] étaient dans la vallée”, a-t-il plaidé.

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