Ce ne sont plus des immolations, c’est un incendie protestataire qui ravage les montagnes du Sichuan. A chaque fois, le scénario est le même. Elle s’appelle Tenzin Choezin, elle a 18 ans. Samedi dernier, cette none au temple de Mamae a commencé par crier des slogans contre le gouvernement chinois avant de s’asperger d’essence puis de se mettre le feu.
Lundi, même chose. Il a 19 ans. Lobsang Gyatso arrive dans une rue de la préfecture d’Aba avec un bidon d’essence. Une allumette, et le corps de ce jeune moine du monastère de Kirti s’enflamme immédiatement. Les forces de l’ordre interviennent pour éteindre le feu, en même temps qu’elles le rouent de coups selon l’organisation Free Tibet basée à Londres.
Un signe du climat de tension qui règne dans ces montagnes où la police armée est omniprésent à tous les carrefours comme a pu le constater à Aba, Jonathan Watts. « Tous les 30, à 40 mètres il y a des groupes de policiers », murmure le correspondant du Guardian à Pékin dans une vidéo diffusée sur le site du quotidien britannique. Le journaliste est allongé à l’arrière d’un véhicule. Impossible de se montrer sans être immédiatement arrêté. « Des forces de l’ordre patrouillent avec des extincteurs, d’autres avec des bâtons », racontent-il encore, « je n’ai jamais vu un tel déploiement de sécurité ailleurs en Chine ».