Dans le complexe industriel de Kaesong, les deux Corées travaillent ensemble. Mais elles évitent de se parler. Les députés sud-coréens en visite dans la zone n’ont pas pu rencontrer de responsables du Nord. Ils se sont contentés de discuter avec les chefs des entreprises sud-coréennes de ce parc qui emploient au total plus de 50 000 ouvriers nord-coréens. Une main d’œuvre qualifiée, très bon marché, et qui en outre parle la même langue.
Kaesong est le dernier symbole encore debout du rapprochement intercoréen initié il y a une décennie. En dépit de la dégradation inquiétante des relations Nord-Sud, des insultes et des agressions militaires perpétrées par le régime, le complexe ne s’est jamais aussi bien porté : il a affiché en 2011 une production record de 300 millions d’euros.
Pour une Corée du Nord ruinée et sous embargo international, le parc de Kaesong rapporte d’indispensables devises. En Corée du Sud, les plus conservateurs avaient beaucoup critiqué le projet, accusé d’aider l’ennemi. Mais cette visite parlementaire montre que désormais les deux camps politiques sud-coréens ont bien compris que le Sud aussi avait intérêt à continuer de coopérer avec le Nord.