Même si la municipalité s’y est finalement opposée, au moins pour cette année, c’est la première fois que les autorités s’attaquent au problème de la circulation automobile, autrement qu’en construisant des routes et des ponts. La mesure prévoyait que les conducteurs paient entre 1 et 3 euros par jour, en fonction de la taille de leur véhicule, pour circuler dans les zones les plus congestionnées. “Le péage urbain réduira le trafic et encouragera les habitants à utiliser les transports publics”, explique M. Mehra.
Il y a vingt ans, le problème des embouteillages ne se posait pas en Inde : il fallait attendre en moyenne sept ans pour obtenir livraison d’un des trois modèles de voiture disponibles dans le pays. Aujourd’hui, plus d’un million de véhicules se vendent chaque année et près de 800 sont mis en circulation chaque jour dans la capitale. Les embouteillages ont bouleversé la vie des 15 millions d’habitants.
Il n’y a pas que la hausse du nombre de véhicules qui provoque des embouteillages. Delhi ne compte que 80 voitures pour 1 000 habitants (700 à Rome ou 400 à Stockholm). “Les conducteurs roulent en toute impunité. Il y a 4 500 policiers pour 30 000 kilomètres de route et la plupart d’entre eux ne font que gérer le trafic”, se désole Rohit Baluja, le président de l’Institut pour la prévention routière en Inde (IPRI). Certains automobilistes n’hésitent pas à faire marche arrière ou à rouler à contresens pour emprunter un raccourci. D’après les calculs de l’IPRI, il y aurait 146 millions d’infractions au code de la route chaque jour à Delhi.