La cible ne fait aucun doute, en revanche, faute de revendication, la question de l’identité des assaillants n’est pas tranchée.
Traditionnellement, les relations ne sont pas bonnes entre sunnites et chiites, ni en Afghanistan, ni ailleurs mais depuis la chute du régime des talibans, en 2001, le niveau de tension entre les deux groupes était plutôt faible. Les chiites pouvaient à nouveau commémorer publiquement le martyr de l’imam Hussein à l’occasion de l’Achoura et jusqu’ici l’Afghanistan semblait relativement épargné par les tueries sectaires.
Les attaques de ce 6 décembre, parmi les plus dévastatrices de ces dernières années, ont donc un aspect inédit et d’autant plus qu’elles ont été violemment condamnées par les talibans afghans eux-mêmes. Dans un communiqué adressé à la presse, l’émirat islamique condamne avec force cette attaque qualifiée de cruelle, inhumaine, et non islamique.
Cependant, l’attaque survient dans un contexte diplomatique particulier au moment où s’achève la conférence de Bonn alors que le président Karzaï vient de lancer un appel au Pakistan pour que les deux pays travaillent ensemble à la paix et au moment où le ministre pakistanais de l’Intérieur remercie chaleureusement ses propres talibans pour avoir cette année, respecté la trêve de l’Achoura.