Pourtant le coûteux programme qui consiste pour le gouvernement à payer le riz au paysan moitié plus cher qu’auparavant, a été lancé au plus mauvais moment : alors que les prix mondiaux du riz étaient faibles, avec des stocks plein à ras bord à travers toute l’Asie, alors que les récoltes ont été abondantes cette année et le seront encore cet hiver, et en premier lieu au Vietnam, le grand concurrent. Alors que l’Inde se remettait à exporter son riz, après quatre ans d’absence du marché. Alors enfin que la Thaïlande subissait parmi les pires inondations de son histoire.
La croissance économique devrait ralentir de 4 à 1 et demi % du fait de la catastrophe, qui a dissuadé le tourisme et handicapé les infrastructures. Beaucoup se demandent comment le gouvernement pourra durablement financer ses largesses aux riziculteurs.
Alors que les flots sont en train de refluer actuellement, il n’est pas sûr que le rythme des exports revienne à la normale, car le riz thaïlandais est boudé sur le marché international. Trop cher désormais. Le riz 5% brisure vaut en effet 600 dollars la tonne, quand la même qualité vaut 550 dollars en provenance du Vietnam, 450 dollars depuis le Pakistan. Les exportateurs thaïlandais eux-mêmes se tournent vers le riz pakistanais ou le riz indien, un comble, pour pouvoir honorer leurs engagements de livraison auprès de leurs acheteurs chinois, à un prix raisonnable