La Malaisie, une démocratie en trompe-l’oeil où les libertés restent sous contrôle, a trouvé récemment son incarnation féminine, son égérie de la lutte pour l’affirmation des droits du citoyen. La dame de Malaisie s’appelle Ambiga Sreenevesan. Elle a 55 ans, c’est une avocate, elle appartient à la minorité indienne de cette monarchie constitutionnelle et fédérale d’une trentaine de millions d’âmes.
Même si cette ancienne présidente du barreau de Malaisie n’occupe aucune fonction politique, elle est devenue l’une des figures-clés de l’opposition au premier ministre, Najib Razak. Celui-ci est à la tête d’une coalition gouvernementale, le “barisan nasional” – front national -, qui monopolise le pouvoir depuis un demi-siècle…
Ambiga se souvient des atroces émeutes intercommunautaires du 13 mai 1969, quand des bandes incontrôlées de l’ethnie malaise majoritaire se mirent à piller des magasins et à tuer leurs propriétaires appartenant à l’autre grande minorité du pays, les Chinois.
Ambiga est convaincue que, désormais, “le traumatisme de ces émeutes est derrière nous”.
L’avocate ne fait pas confiance aux promesses d’assouplissement du contrôle des libertés du premier ministre. Celui-ci vient pourtant d’annoncer, jeudi 24 novembre, que certaines dispositions de loi permettant de détenir sans jugement des suspects seront prochainement abolies.