La majorité des 160.000 Japonais évacués des environs de la centrale nucléaire après le tsunami attend toujours les indemnités promises par la compagnie Tepco, de plus en plus critiquée.

Après le tsunami du 11 mars, la compagnie Tepco, qui exploite la centrale accidentée de Fukushima, avait promis d’indemniser avant la fin de l’année les 160.000 Japonais forcés par l’État d’abandonner leur domicile ou leur activité autour du complexe atomique. En moyenne 350.000 euros par personne évacuée, de quoi rembourser les frais engagés lors du déménagement et offrir une compensation financière pour le traumatisme enduré. Mais aujourd’hui, seul un millier d’entre eux a été intégralement dédommagé.

 

La faute aux formalités administratives, jugées trop lourdes. Un livret explicatif de 156 pages est ainsi nécessaire pour aider les ex-riverains de Fukushima à remplir les formulaires nécessaires à l’obtention d’une indemnité. «Nous avons reçu beaucoup de plaintes sur la complexité des documents à fournir», reconnaît une porte-parole de Tepco. Face à ces critiques, la compagnie vient de réaliser un guide simplifié de quatre pages en tête duquel le groupe s’excuse d’imposer tant de fastidieuses tâches aux victimes.

Outre les modalités compliquées, le groupe est aussi critiqué pour l’étroitesse des dépenses qu’elle accepte de prendre en charge. «Tepco part du principe que le travail de décontamination appartient à l’État et pas à l’entreprise, ce qui est contestable», s’agace l’avocat Shigeo Takanashi, invitant les victimes à faire valoir leurs droits sur ce volet. Enfin, la compagnie devrait aussi, selon certains, être contrainte de dédommager les personnes qui, habitant au-delà de la zone interdite de 20 km autour du site, ont fui sans y être obligées par l’Etat.

La plupart des personnes évacuées espère pouvoir retrouver un jour leur maison. «Si on parvient à décontaminer, on peut imaginer un retour partiel», tempère Tatsuhiko Kodama, directeur du centre Radioisotope de l’Université de Tokyo. «Il est techniquement possible de faire chuter le niveau facilement en coupant les arbres, en enlevant une partie de la terre, puisque la concentration se trouve dans les dix premiers centimètres. Mais cela prend un temps extrêmement long et coûte très cher. Il faut le dire clairement aux habitants : en certains endroits, le retour sera impossible avant plusieurs décennies».

 

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