Au Bengladesh, un leader islamiste inculpé de crimes de guerre

Le procès pour juger les responsables des massacres commis lors de la partition du Pakistan en 1971 s’est ouvert dimanche 20 novembre à Dacca au Bengladesh. Un tribunal spécial a été créé et le principal inculpé est le leader du puissant parti islamiste Jamaat-e-Islami, Delawar Hossain Sayedee, qui doit répondre de vingt chefs d’accusation. Certains y voient une manoeuvre du gouvernement.

 

Créer un tribunal spécial pour juger les crimes de guerre commis il y a 40 ans pendant la guerre d’indépendance, c’était l’une des principales promesses électorales de Cheikh Hasina, élue triomphalement Premier ministre en 2008. Son gouvernement estime à plus de 3 millions le nombre de victimes de cette guerre qui a abouti en 1971 à la division du Pakistan.

Parmi ceux soupçonnés d’atrocités (meurtre, génocide, viol, incendie criminel ou conversion forcée d’hindous à l’islam) : Delawar Hossain Sayedee (71 ans), le leader du plus grand parti islamiste du pays, Jamaat-e-Islami. Sayedee et une dizaine d’autres suspects qui s’opposaient à l’indépendance du Bangladesh ont combattu dans les milices créées par l’armée pakistanaise.

Mais Sayedee est aussi la bête noire du pouvoir qui tente d’éradiquer l’islam rigoriste. Et si beaucoup, dans l’opinion, souhaitent voir les criminels jugés, un doute subsiste sur les réelles motivations du pouvoir à organiser le procès. Du coup, les observateurs craignent que la procédure soit surtout un règlement de compte du pouvoir avec ses adversaires politiques. Le risque de répression est en effet bien réel dans un pays miné par les querelles politiques depuis sa création.

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