Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Au fil des conversations, on sent un Hosni Moubarak d’abord désespéré, mais qui reprend du poil de la bête au fil des déconvenues des Frères musulmans.
Après la destitution du président Frère musulman Mohamed Morsi le 3 juillet, on retrouve un Moubarak revigoré, et même donneur de leçons : « Le prochain président doit venir des rangs de l’armée et avoir du charisme », confie-t-il.
C’est ce Moubarak sûr de lui que les Egyptiens ont pu voir à la télévision lors de son procès ce samedi. Un Moubarak souriant, et qui a même enlevé ses lunettes de soleil pour saluer ses supporters.
Un Moubarak gênant pour le gouvernement intérimaire, depuis que la justice a décidé sa libération au terme de la durée maximale de détention provisoire, deux années.
Le gouvernement a dû utiliser l’état d’urgence pour le placer en résidence surveillée à l’hôpital militaire de Méadi au Caire. Un Moubarak libre renforcerait en effet l’opposition Frère musulmane à laquelle viendraient se joindre de nombreuses forces révolutionnaires.