Avec nos envoyés spéciaux au Caire,
La calèche de Mohamed Ramadhan fait sa première sortie depuis un mois. Au pied des pyramides, pas l’ombre d’un touriste. Les uns à côté des autres, les chevaux et les dromadaires qui promènent les visiteurs sont comme leurs maîtres, au chômage technique.
« Avant la révolution du 25 janvier, il y avait des gens partout sur le site, regrette Mohamed Ramadhan. On recevait de 15 à 20 000 visiteurs chaque jour. La vie était agréable. Je fais ce métier depuis 20 ans, ces dernières années sont les pires ».
Tourisme local
Selon Mohamed Ramadhan, les autorités n’ont rien fait pour soutenir le secteur. Au contraire, à chaque nouvelle vague de violences, les responsables ferment les sites touristiques. Les professionnels du secteur survivent grâce aux quelques touristes locaux à l’image de Hassen Fahmi : « On voulait faire une sortie en famille, on est venu ici, explique-t-il. On a appris qu’ils avaient rouvert les pyramides, on s’est dit : c’est bien d’aider les gens qui travaillent ici ».
En Egypte, le secteur touristique vit en ce moment une véritable traversée du désert. L’activité, au plus bas depuis trois ans, s’est encore dégradée. En cause, les violences de ces dernières semaines.