Démissions en série au Maroc. Cinq ministres de l’Istiqlal, allié des islamistes, ont déposé officiellement leur démission. Seul le ministre de l’Education n’a pas encore démissionné, celui-ci dispose encore de 24 heures pour le faire, sans quoi « il sera exclu » du parti.
Ces démissions vont entraîner, au mieux, un remaniement ministériel, au pire des élections anticipées si les islamistes du Parti justice et développement (PJD) ne parviennent pas à trouver un nouvel allié de poids. Cantonnés dans l’opposition durant des décennies, le PJD avait remporté un succès historique lors des législatives de novembre 2011, porté par l’euphorie du « printemps arabe ». Mais faute de majorité absolue, le parti a dû construire une coalition hétéroclite avec trois autres formations, dont l’Istiqlal.
Un divorce qui couvait depuis 2 mois
Le divorce d’aujourd’hui n’étonne personne. Il couvait depuis deux mois. Deux mois au cours desquels l’Istiqlal s’est montré particulièrement critique envers ses alliés, dénonçant un manque d’action et de concertation de la part des islamistes. Ces critiques se sont amplifiées depuis l’élection de son nouveau chef, le maire de Fès, Hamid Chabat, un trublion de la vie politique marocaine.
Ces dissensions ont fait craindre un moment que l’appareil gouvernemental ne se grippe et compromette la mise en œuvre des réformes sociales présentées comme indispensables pour le royaume. Mais il n’en a rien été. Des tractations sont déjà en cours avec d’autres alliés pour pallier ce retrait. Mais, prévoyants, les dirigeants du PJD assurent ne pas craindre la perspective d’élections anticipées en cas d’échec de ces négociations.