Ce n’est pas aussi rapide qu’un service classique mais les clients s’en satisfont. Après le bétail, l’essence, les smartphones, les voitures, les armes… c’est désormais la chaîne internationale de restauration rapide KFC qui fait transiter ses sceaux de poulets frits via les tunnels de contrebande qui relient l’Egypte à Gaza.
Un voyage de quatre heures entre les friteuses du restaurant d’al-Arish en Egypte et les assiettes des Gazaouis. Les plats dont les prix sont facilement multipliés par trois, arrivent forcément froids et moins croustillants mais qu’importe, le succès est au rendez-vous.
L’entreprise locale al-Yamama, qui fournit ce service, assure au magazine “CSmonitor” qu’il reçoit une dizaine de commandes par semaine. Le projet est né d’une initiative personnelle d’un employé d’al-Yamama qui a, un jour, demandé à un ami à al-Arish de lui ramener du KFC. “Ensuite, nous nous sommes demandés : ‘Pourquoi ne pas fournir ce service à tous les habitants de Gaza”, raconte Mohammed al-Madani, directeur financier de la société, à CSmonitor. Une petite publicité sur leur page Facebook et le tour est joué.
De l’autre côté du tunnel, un policier du Hamas vérifie que les sceaux ne contiennent pas de marchandises interdites et donne son feu vert, rapporte “CSmonitor”. Al-Yamama se charge ensuite de livrer la nourriture aux clients. “Nous avons le droit comme partout dans le monde de jouir de ce goût”, justifie au “New York Times”, le directeur de l’entreprise, Khalil Efrangi, 31 ans. Pour des questions de logistiques, les produits sont en revanche limités aux poulets, aux frites, aux salades de chou et à la tarte aux pommes.
Gaza, où les entrées et sorties des marchandises et des personnes sont limitées, n’accueille aucun fast-food. Les restrictions internationales sur Gaza rendent trop difficile l’ouverture d’entreprises de restauration rapide.