D’entrée de jeu, il faut signaler que la production oléicole au titre de la dernière campagne agricole a connu une baisse de 16%, se situant à 1,3 millions de tonnes, en raison des troubles climatiques. De ce fait, le Maroc n’avait mis que 7109 tonnes sur le marché international à fin août, contre 35 652 sur la même période en 2011.
En outre, la crise a fortement touché le marché international de l’huile d’olive. Et la production de plus en plus importante dans des pays comme les Etats-Unis a entrainé une baisse considérable du prix du kilo d’huile d’olive ces dernières années. Il y a quatre à cinq ans, le kilo coûtait plus de 3 euros. Aujourd’hui il n’est plus qu’à 1,80 euros, soit environ 18 dirhams, alors qu’il est vendu à 25 dirhams sur le marché local, selon M. Bennani. Ce qui fait que plusieurs entreprises optent pour le marché local à défaut de vendre à perte à l’international.
La concurrence l’emporte
Sur le marché international, le Maroc doit faire face, non seulement à la baisse des prix, mais aussi à des concurrents aux assises plus solides. En effet, les principaux concurrents du royaume, à savoir la Grèce, l’Espagne et l’Italie, « bénéficient de subventions nettement plus importantes que les producteurs nationaux. Cela conduit à une détérioration de la compétitivité du Maroc » explique un responsable du département de l’export qui a requis l’anonymat.
Tout à côté, la Tunisie, un autre concurrent. Le royaume est également loin de ce pays voisin qui a su faire de son secteur oléicole une véritable industrie. Aujourd’hui, plus de 40% des exportations tunisiennes se feraient en bouteille sous des marques, tandis qu’au Maroc, l’essentiel de la production est exportée en vrac.
Le Plan Maroc vert déployé par le royaume a pour objectif de développer la filière de manière à en faire une véritable industrie. Et même si ce programme effraie l’Espagne, qui craint la concurrence marocaine en cas d’atteinte des objectifs, il va falloir travailler encore dure pour relever le secteur. A noter que le Maroc prévoit 120.000 tonnes d’exportations d’huile d’olive à l’horizon 2020.