Journée de la femme marocaine

La proclamation de la date du 10 octobre de chaque année  « Journée de la femme marocaine », par la Haute Autorité du pays, est une reconnaissance publique du rôle de la femme, qui grâce à son courage et à son militantisme, a pu s’imposer au sein de sa société, lever les défis et briser tous les tabous qui lui ont porté préjudices. 

 

A cette occasion, je tiens à remercier, au nom de toutes les femmes marocaines, la parlementaire américaine Mme Barbara Lee, représentante du 9ème arrondissement de Californie, qui a présenté la Résolution 1520 à la Commission des Affaires Etrangères au Congrès américain, dans laquelle elle a reconnu la date du 10 Octobre comme journée nationale pour la femme marocaine.

 

Pour rendre hommage à la femme marocaine, il est important de parler du rôle prépondérant qu’elle a joué dans l’histoire de son pays ainsi que de sa contribution, avec un extraordinaire courage, dans la lutte contre l’occupation étrangère. Son militantisme et sa résistance ont été largement reflétés dans la signature du Manifeste de l’Indépendance du 11 janvier 1944 et de sa forte implication dans le mouvement de résistance et de l’armée de libération.

 

Par ailleurs, le Premier Ministre, a décidé de rendre hommage à une pléiade de femmes du mouvement de la Résistance, en donnant leurs noms à des avenues et places publiques et changer l’appellation du « Haut Commissariat  des Anciens Résistants et Membres de l’Armée de Libération  en « Haut Commissariat des femmes et hommes du Mouvement de la Résistance et des Membres de l’Armée de Libération ».

 

Il y a eu une ferme volonté politique pour renforcer l’intégration des femmes dans le processus de prises de décision et accès aux postes de responsabilités, en particulier depuis la dernière décennie. En fait, l’importance de la participation des femmes dans le développement socio-économique et politique du pays a été au cœur du débat en cours au Maroc.

 

C’est dans cet esprit que Sa Majesté le Roi Mohammed IV a déclaré, dans son  discours d’accession au trône du 20 août 1999, « …Comment espérer assurer progrès et prospérité alors que ses femmes qui en constituent la moitié, voient leurs droits bafoués et pâtissent d’injustice, de violence et de marginalisation, au méprit du droit à la dignité et à l’équité que leur confère leur sainte religion ? »

 

Cette déclaration a été renforcée par le Discours royal prononcé au Parlement le 3 octobre 2003, concentré sur  les droits de la femme et dans lequel Sa Majesté avait appelé à « adopter une formulation moderne du code de la famille à la place des concepts qui portent atteintes à la dignité de la femme».

 

 

 

Le  Maroc s’est engagé, depuis plusieurs décennies, dans le processus de la démocratisation, de la modernité et de l’égalité. Dans ce cadre, il a entrepris  un grand chantier de reformes pour permettre aux femmes d’intégrer directement le processus du développement socio-économique, contribuer à la gestion des affaires publiques de leur pays et  à jouir de tous les droits que leur confèrent la constitution  du pays fondée sur le principe de l’égalité des sexes et des chances.

 

Parmi les principaux progrès réalisés dans le domaine du renforcement des principes d’équité et d’égalité de la femme, nous pouvons citer quelques exemples  à savoir :

 

  • L’adoption du nouveau code de la famille le 26 janvier 2004, instaurant le principe de l’égalité de la femme et de l’homme dans certains domaines (seulement), le divorce, la polygamie.
  • L’adoption du nouveau code de la nationalité en 2007, qui prévoit  l’octroi, par la mère, de sa nationalité marocaine à ses enfants, nés d’un père étranger. 

 

  • L’adoption de la Charte nationale pour l’amélioration de l’image de la femme, dans les médias a été adoptée, visant à instaurer la culture de l’égalité des sexes ;

 

  • Les mesures, prises par le Royaume, pour la promotion de la femme marocaine, s’étendent, également, à des stratégies nationales fondées sur des actions concrètes : l’élaboration de la stratégie de lutte contre la violence, à l’égard des femmes et le plan opérationnel pour sa mise en œuvre ; l’élaboration de la stratégie nationale de l’équité et de l’égalité entre les sexes ; a stratégie d’intégration de l’approche genre dans les politiques gouvernementales et les programmes de développement ; La budgétisation  sensible au genre.

 

En outre, pour harmoniser la législation marocaine, avec les dispositions des instruments internationaux existants, notamment celles qui concernent la femme, le Maroc a entrepris les actions prioritaires, dont :

 

  • L’adoption d’une législation pénitentiaire qui contient des clauses spécifiques aux femmes pour garantir leurs droits et respecter leur intégrité.
  • – Second, the adoption of a new penal code prohibiting all forms of discrimination against women and harshly penalizing sexual harassment, and trafficking in prostitution and pornography.
  • L’adoption du nouveau code pénal en introduisant des dispositions contre toutes formes de discrimination à l’égard des femmes et en incriminant la traite, la prostitution et la pornographie.

 

  • Le nouveau code du travail (2004), confirme le principe de l’égalité dans le travail entre les hommes et les femmes en matière d’emplois et de salaires.

 

 

 

 

Grâce à cette prise de conscience et à la mobilisation générale,  les femmes marocaines ont fait, ainsi, leur apparition au haut niveau de la hiérarchie en tant que conseillère du Roi, Ministres, Ambassadeurs, députés et conseillères dans les deux chambres du Parlement.  

 

La femme a impose sa présence. Elle a pu effectivement s’investir dans des domaines professionnels qui étaient auparavant le monopole des hommes citons à titre d’exemple « Maire de la ville », « pilote d’avion », « agent de sécurité »…

L’introduction d’une liste nationale réservée aux femmes, dans le code  électoral,  a permis l’entrée de trente femmes à la Chambre des représentants, rompant ainsi avec la tradition de la représentation parlementaire exclusivement masculine. Grâce à l’introduction d’un quota de 30 sièges réservés aux femmes, dorénavant elles représentent  plus de 10 % des parlementaires. La participation des femmes dans le domaine politique est en croissance. Leur nombre est passé de 2 en 1997 à  34 lors des élections du 7 septembre 2007. 

Ces remarquables réalisations sont le fruit d’un combat de longue date mener par différents acteurs de la société civile en particulier les ONG de femmes. Cette action collective a été inspirée des orientations royales visant l’égalité entre les sexes.   

 

 

Mme Mouna Mouline

Conseiller

Ambassade du Royaume du Maroc

Budapest

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