La chaîne 4 voit le jour en 2009, avec un objectif, promouvoir la langue et la culture amazighes (berbères). A sa tête, Saïd Lamrani, nommé par décret présidentiel. Un homme âgé de 76 ans aujourd’hui, qui très vite selon des employés, multiplie les brimades, les humiliations et les propositions directes à caractère sexuel.
Trois femmes, deux journalistes et une scripte, décident finalement d’alerter le directeur de l’ENTV, qui chapeaute la chaîne 4. Elles alertent aussi leur ministre de tutelle via le syndicat national des journalistes. Mais ces démarches restent vaines. Elles se heurtent à un mur du silence, explique leur avocat.
En août 2011, elles se décident à porter plainte. Le directeur Saïd Lamrani est inculpé en vertu de l’article 341 bis du code pénal algérien mais laissé libre. Il reste aussi aux commandes de la chaîne 4 car seul un décret présidentiel permettrait de limoger, ou une démission qui n’est jamais venue.
Le procès, reporté déjà à deux reprises, devrait s’ouvrir donc ce matin. A la clé peut-être des dommages et intérêts pour les plaignantes et surtout le droit de travailler à nouveau. Depuis qu’elles sont parties en guerre contre leur supérieur, elles restent employées de la chaîne 4 mais n’ont plus aucune affectation. Tout comme les quatre personnes qui ont accepté de témoigner à leur côté dans ce procès.