“Le Mali est en danger et ce danger est un danger transfrontalier. Sa gestion va au delà de la capacité de l’Etat malien”, a déclaré le secrétaire général de la présidence malienne, Baba Berthé.
La requête formulée par le président par intérim Diancounde Traoré a été transmise par Baba Berthé au chef de l’Etat ivoirien et président en exercice de la Cédéao Alassane Ouattara, lors d’une rencontre à Abidjan.
“La réponse doit être une réponse transfrontalière. Le président Traoré m’a donc envoyé ici pour demander le soutien de la région subsaharienne, de la Cédéao, de la Côte d’Ivoire pour gérer ce problème, en relation avec l’Union africaine et les Nations unies”, a-t-il ajouté, précisant que les négociations se poursuivraient avec les islamistes.
Mardi, le représentant spécial de la France pour le Sahel, Jean Felix-Paganon avait annoncé que le président Traoré avait adressé une requête à la Cédéao “pour apporter une contribution militaire pour la stabilisation du pays et surtout à la reconquête du Nord”.
Dans un communiqué publié à l’issue de la rencontre à Abidjan, la présidence ivoirienne précise que le Mali a demandé l’aide de la Cédéao pour assurer la sécurité des institutions de son gouvernement de transition, réorganiser son armée et ses forces de sécurité et rétablir son intégrité territoriale.
L’ancienne junte militaire, contrainte sous la pression internationale de remettre le pouvoir cette année à une autorité civile dirigée par le président Traoré, a rejeté mercredi tout déploiement de forces terrestres étrangères sur le territoire malien.
“Notre réaction est claire. Nous acceptons un soutien logistique et aérien et des frappes aériennes mais (un déploiement) de forces terrestres est hors de question”, a déclaré Bakary Mariko, porte-parole de l’ex-chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo.
La Cédéao a déclaré qu’elle était prête à envoyer quelque 3.000 soldats au Mali pour reprendre le contrôle du Nord.
Profitant de la confusion qui a suivi un coup d’Etat militaire le 22 mars, les islamistes se sont emparés du nord du Mali avec l’aide des rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
Ansar Dine, rejoint par d’autres groupes islamistes comme Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a ensuite évincé les insurgés touaregs et pris le contrôle de la moitié du territoire avec notamment Gao, Kidal et Tombouctou.
Mathieu Bonkoungou à Ouagadougou, Tiemoko Diallo à Bamako, Marine Pennetier pour le service français