L’Oriental est la région la plus touchée par les feux. Près de Nador, Berkane et Taourirt, 1866 hectares de végétation ont brulé dans 44 incendies. Dans toute la végétation qui part en fumée, il y a le romarin, petit arbuste particulièrement présent dans les forêts de la région. notamment à Jerada et à Bouarfa. « Le romarin est une plante très inflammable et dès qu’un incendie se déclare dans une forêt, il prend feu aussi rapidement que le pin », explique Mohamed Acherkouk, chercheur en ressources naturelles au sein de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) d’Oujda. Il évalue à plus de 400 000 hectares la superficie de romarin dans cette région.
Le chercheur se dit inquiet pour le sort des populations qui vivent proches de ces forêts car elles tirent une grande partie de leurs revenus de leurs richesses. « Vous avez dans l’Oriental une population locale qui vit grâce au romarin et qui leur apporte un petit revenu. Si cet arbuste disparait, ces populations vont se retrouver au chômage », déplore-t-il.
Le romarin : 80 000 journées de travail par an
Faisant parti des 4000 espèces de plantes aromatiques et médicinales présentes au Maroc, le romarin marocain est réputé notamment pour la qualité de son huile essentielle extraite utilisée en parfumerie et en cosmétique. Le Maroc est l’un des plus gros producteurs mondial d’huile d’essence de romarin aux côtés de la Tunisie de l’Espagne. Une note de synthèse datant de 2005 publiée par l’USAID, l’Agence américaine pour le développement international explique que l’exploitation du romarin au Maroc procure plus de 80 000 journées de travail par an au royaume, représentant une valeur de plus de 4 millions de dirhams.
Pour Mohamed Acherkouk, la meilleure solution pour mieux préserver le romarin et protéger les autres richesses des forêts marocaines est de sensibiliser à maximum les populations locales sur les ravages des incendies mais aussi sur la surexploitation anarchique et excessive de certaines végétations, y compris le romarin.