GHANA : Des camps de sorciers bientôt démantelés

GHANA – ACCRA LE 25 AOÛT 2012 © koaci.com – Des Organisations Non Gouvernementales (ONG) au Ghana ont élaboré une feuille de route qui a été remise au gouvernement pour être étudiée. A terme, les camps de sorciers au nord Ghana seront démantelés et les occupants, environ 6.000 présumés sorciers mis en quarantaine dans des localités isolées au nord du pays, seront réinsérés dans la société pour une vie normale.


Cette annonce est contenue dans une déclaration faite par Yakubu Saani, le directeur adjoint du Programme Action Aid-Ghana à la suite d’un forum de deux jours tenue à l’intention des ONG en début de ce mois à Tamalé, une ville du nord Ghana distante de 651 km d’Accra, la capitale.

La mésaventure et les conditions de vie des personnes taxées de sorcières et convoyées dans des camps d’isolement dit camp de sorciers au nord du Ghana sont au centre des préoccupations de certaines ONG qui veulent mettre un terme à cette pratique inhumaine.

Dans le camp de Ngani il a été recensé l’année dernière 188 femmes et 41 hommes. Les personnes internées sont accusées de pratique de sorcellerie et d’actes ténébreux et sont par conséquent délaissés là par des membres de leurs familles. Les plaignants prétendent qu’elles détiennent des « preuves africaines » que les personnes chassées sont en réseau avec les forces ténébreuses, d’où le lieu de les bannir du rang des innocents.

Action Aid-Ghana, en parlant de la volonté des ONG à aller de l’avant pour mettre un terme à ces camps, a appelé le gouvernement d’accélérer la mise en œuvre de la feuille de route. Les ONG plaident donc pour le démantèlement des six camps de présumés sorciers qui se trouvent au Nord. Une fois cette étape franchie, Yakubu Saani a rappelé que les ONG prendront des mesures adéquates pour faire face aux défis auxquels les personnes concernées seront confrontées car compte tenu du fait que le Ghana a atteint le statut de pays à revenu intermédiaire, les bailleurs de fonds n’octroient plus directement leurs aides aux ONG mais plutôt au gouvernement.

Eu égard à la volonté de démantèlement de ces camps et la réinsertion de leurs occupants dans la société, il urge de tenir compte aussi de l’avis des concernés. Récemment à l’issue d’une rencontre avec les ‘‘campeurs’’, Techina Mutaru, une dame qui s’est présentée comme la chef sorcière du camp de Gambaga a, au nom de tous ses camarades rejeté l’appel de quitter les camps, car ils se sentent mieux à l’aise là. Elle justifie cette opposition part le fait que leur retour dans leurs communautés signifierait leur arrêt de mort. 

Rappelons que l’année dernière, le ministère des Affaires Féminines et de l’Enfance avait statué que le confinement des femmes dans des camps par la société constitue non seulement une violation flagrante de leurs droits humains mais aussi un mépris contre la convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.

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