Une seule et unique médaille de bronze. C’est la maigre moisson récoltée par qui a participé aux Jeux Olympiques Londres 2012, dont la cérémonie de clôture officielle s’est tenue hier, dimanche 12 août. Sur les 72 athlètes marocains ayant pris part aux compétitions, seul Abdelaati Iguider a réussi à monter sur le podium, en s’adjugeant la troisieme place du 1500m (3min 35sec 13/100e). Les 71 autres sportifs marocains participants ont, eux, été éliminés à tour de rôle.
Pourtant, il y a trois ans, après la fin des JO de Pékin 2008, le Maroc avait décidé d’investir de grandes sommes dans le sport national et ce dans l’espoir de voir le nombre de médailles olympiques marocaines augmenter. Un programme dédié au sport de haut niveau a alors vu le jour, chapoté par le roi Mohammed VI en personne. Un budget de 330 millions de dirhams a été alloué à ce programme dont 128 millions ont déjà été dépensés, révèle le quotidien Le Matin. Au final, le Maroc s’en sort avec un bilan catastrophique, couronné de trois disqualifications pour cause de dopage.
« Il ne faut pas s’étonner »
Pour Brahim Boulami, ancien coureur marocain spécialiste du 3000m steeple, le bilan est certes « négatif », mais « il ne faut pas s’étonner de ces résultats, ils étaient prévisibles ». « Nos chances de médailles se résumaient aux 1500m masculin et féminin et, dans une moindre mesure, au marathon », a estimé l’ancien athlète, actuellement en poste au service des sélections nationales au ministère de la Jeunesse et des Sports, interrogé par l’Equipe Maroc. « La plupart des athlètes marocains sont connus du grand public, on les connait depuis des années. Le Maroc n’a pas pu présenter d’autres sportifs capables de décrocher une médaille. C’est le bilan le plus médiocre du Maroc depuis 1984 à Los Angeles, l’année où l’on a obtenu 2 médailles d’or », a-t-il ajouté.
Nawal El Moutawakil « déçue »
Même son de cloche du coté de Nawal El Moutawakil, ancienne athlète marocaine et vice-présidente du Comité international olympique (CIO). « Je suis déçue comme tous les Marocains. J’ai souhaité voir la plupart d’entre eux monter sur le podium. Je pense que certains ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour défendre le drapeau national, mais la chance ne leur a pas souri. On a vu comment la majorité d’entre eux ont quitté la compétition de manière prématurée », a-t-elle déclaré dans une interview accordée au Matin.
Interrogée sur les trois cas de dopage enregistrés, Nawal El Moutawakil est perplexe : « Je pense que ce sont des cas isolés. Mais je n’arrive pas à comprendre celui de Meryem Selsouli qui a récidivé après avoir été épinglée et suspendue 2 ans en 2009. Elle n’a repris la compétition que l’an dernier et elle a été de nouveau contrôlée positive. Est-ce de l’ignorance, de l’injustice ? Je ne sais pas comment elle peut expliquer cela ».
Dopage et résultat sportif médiocre, un bilan pour les JO de Londres qui exige une remise en cause profonde de la gestion du sport au Maroc.