Le vendredi 8 juin 2012, sept (7) militaires nigériens de l’opération des nations-unies en Côte d’Ivoire (Onuci) sont tombés avec 5 soldats Frci, forces armées pro-Ouattara, dans le petit village de Saho-Carrefour,lui-même, dépendant du grand village de Para dans la région de Taï à l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Qui a tiré sur ces soldats faisant partie du Contingent nigérien de l’Onuci ? Selon la version du pouvoir ivoirien relayée par la radio française, Rfi, ce sont des «miliciens pro-Gbagbo» venus du Libéria. Paul koffi Koffi, ministre délégué à la défense, affirme qu’ils étaient au nombre de 50 combattants qui se sont aussitôt repliés au Liberia. Ce pays a d’ailleurs annoncé, samedi, avoir fermé sa frontière avec la Côte d’Ivoire.
La version selon laquelle ces tueries sont l’oeuvre de mercenaires pro-Gbagbo venus du Libéria est cependant battue en brèche sur place à l’Ouest. En effet, selon des habitants joints dans les localités sinistrées, les auteurs des attaques du vendredi dernier sont les milices pro-Ouattara qui ont artificiellement échappé au désarmement. En fait, à en croire plusieurs habitants, ce sont les hommes du chef de guerre burkinabé, Amadé Ouérémi, qui sèment la terreur dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire. « Ses hommes et lui se trouvent dans la forêt du mont Péko qu’ils contrôlent », soutient une source. Amadé Ouérémi a participé à la guerre pour la prise du pouvoir par Alassane Dramane Ouattara. Il a installé certains de ses hommes, depuis la guerre postélectorale, dans les forêts classées du Cavally et de Goin-Dédé qui font frontière avec le Libéria. Une autre milice armée pro-Ouattara dirigée par le chef de guerre burkinabé, Issiaka Tiendrébéogo, opère sur l’axe Taï-Grabo et dans la forêt de TaÃè. Le groupe de Issiaka Tiendrébéogo étend ses tentacules, selon nos sources, jusqu’à San Pedro.