Les dénégations de l’intéressé n’ont pas suffi. Le général Jean-Bosco Ntaganda est désormais publiquement considéré par le gouvernement congolais comme directement responsable descombats en cours dans l’est de la RDC depuis dimanche entre certains de ses proches et les Forces armées deRDC (FARDC), qui ont déjà fait au moins six morts.
Julien Paluku, le gouverneur de la province du Nord-Kivu (est) s’est chargé de délivrer le message. « Le gouvernement congolais m’a chargé de vous communiquer ce qui suit : tout ce qui se passe actuellement dans le Masisi, est sous la responsabilité du général Bosco Ntaganda et il doit être recherché pour ça », a-t-il déclaré mercredi à la presse depuis sa résidence. « Si nos unités mettent la main sur lui, il répondra devant les juridictions congolaises de tous ses actes. Si l’indiscipline va nous imposer une guerre, nous la ferons », a-t-il ajouté.
“Lâchage de Kabila”
Les mutins qui résistent aux FARDC sont pour la plupart d’anciens membres du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), une rébellion dont Ntaganda était le chef d’état-major avant d’être intégré à l’armée en 2009. Ces militaires avaient fait défection début avril alors que la rumeur d’un « lâchage » de Ntaganda par le chef de l’Etat Joseph Kabila était de plus en plus évoquée.
Les combats se déroulent au Nord-Kivu, surtout dans les territoires de Masisi et Walikale, où des soldats ex-rebelles se sont alliés à une milice d’auto-défense Maï Maï, elle-même accusée d’avoir participé dans la zone auxviols de près de 400 personnes à l’été 2010. Ntaganda avait affirmé mardi dans une déclaration à l’AFP qu’il n’étaitpas impliqué dans les affrontements en cours.
Habituellement basé à Goma, Jean-Bosco Ntaganda est visé depuis 2006 par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), qui le soupçonne d’enrôlement d’enfants. Le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo a annoncé mi-mars qu’il allait demander un nouveau mandat d’arrêt contre lui pour des viols et meurtres commis pendant qu’il était à la tête du CNDP et après son intégration dans l’armée en 2009.
(Avec AFP)