Les patrons membres de la Confédération générale des entrepreneurs du Maroc (CGEM) sont pratiquement entrés en campagne pour soutenir la candidature de la patronne des Eaux minérales d’Oulmès, Miriem Bensalah-Chaqroun. Elle reste encore indécise mais il lui reste encore deux jours pour trancher. Les candidatures sont closes le jeudi 26 avril. A l’heure actuelle, seul Abdellah Hifdi, président de la fédération Transports, est candidat aux élections pour le renouvellement de la présidence et du bureau de la fédération du patronat marocain. Le président sortant, Mohamed Horani, est hésitant. La patronne des Eaux d’Oulmès, une entreprise familiale, peut compter sur le soutien de grands industriels et commerçants marocains. En plus de son charisme et sa solide connaissance du monde des affaires et de l’industrie des boissons, Miriem a derrière elle toute la puissance financière de son père. Native de Berkane, près des frontières orientales avec l’Algérie, elle est la fille aînée d’Abdelkader Bensalah, patron du groupe Holmarcom, qu’elle gère également avec les autres membres du clan Bensalah. Le groupe familial Holmarcom brasse notamment dans les secteurs des assurances, des finances, du transport aérien, de l’agroalimentaire.
Un riche CV
Diplômée de l’Ecole supérieure de commerce de Paris-Dauphine et d’un MBA (maitrise en administration des affaires) de l’Université de Dallas, elle gère avec autorité les unités d’embouteillage des Eaux d’Oulmès. Outre ses fonctions dans le groupe familial, elle est également membre du conseil monétaire de la banque centrale marocaine (Bank Al-Maghrib), administrateur de la Fondation Mohammed V. Elle est aussi à l’origine de la désignation de Tanger pour l’exposition universelle de 2012… Bref, pour peu qu’elle fasse acte de candidature, cette fille de la bourgeoisie de Meknes est assurée de devenir la seconde femme au Maghreb, après Wided Bouchamaoui de l’UTICA (Tunisie), a devenir la Patronne des patrons marocains. Et, sans doute, dans quelques années, après le gouvernement islamiste de Benkirane, potentiellement ministrable. L’arrivée d’une femme à la tête de la CGEM serait un peu coup au machisme ambiant et un petit changement d’air dans un Maroc sous gouvernement islamiste avec une représentation féminine réduite à une portion congrue.